Je suis une artiste canadienne d'origine arménienne basée à Montréal (Tiohtià:ke, territoire non cédé de Kanien'kehá:ka), et la petite-fille de quatre survivants du génocide arménien. Mon travail explore le post-mémoire, un lien de deuxième génération avec le traumatisme transmis par les histoires héritées, les silences et l'imagination. Basée sur la peinture à l'huile, j'utilise des couches de glacis pour refléter la nature fragmentée de la mémoire, où l'histoire et l'interprétation se confondent.

En réinterprétant de vieilles photographies de famille, j'ajuste la couleur, le symbolisme et la forme pour créer des espaces oniriques où l'absence et la présence coexistent. Ces images ne sont pas des reconstructions, mais des réimaginations, imprégnées d'éléments de réalisme magique et façonnées par la douleur du déplacement.

Mon travail pose des questions : Quelle est la vérité en matière d'histoire familiale ? Et est-ce important ? En tant qu'Arménienne diasporique dont la famille a été déplacée de force de ses terres indigènes, je vis dans la tension entre la nostalgie d'un lieu que je n'ai jamais connu et l'attachement à la culture par la mémoire, surtout maintenant que mes deux parents sont décédés. Ces peintures deviennent une manière d'archiver, de maintenir le passé en vie tout en façonnant la manière dont il se perpétue.

En parallèle à ces histoires personnelles, je m'inspire du folklore arménien et des traditions orales - des histoires qui évoluent avec le temps, racontées et racontées à nouveau en réponse à des besoins culturels changeants.

Mon travail est à la fois un rituel de deuil et un acte de résistance. Il transforme le deuil en récit visuel et affirme le pouvoir de la mémoire diasporique pour préserver, adapter et survivre.